Sens du / au travail pour les professionnels du soin et de l'accompagnement

La question du sens au travail constitue aujourd’hui un enjeu central dans les métiers du soin et de l’accompagnement. Ce constat, largement documenté, prend une résonance particulière dans le champ du « care ». Selon les données issues des enquêtes de la Dares (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), les professionnels du soin et de l’accompagnement sont parmi ceux qui déclarent le plus trouver du sens dans leur activité. Leur engagement, leur utilité sociale et leur présence au plus près de la vulnérabilité humaine sont largement reconnus par la société, comme l’a illustré la mobilisation symbolique en leur faveur durant la crise sanitaire de la Covid-19.
Dans le champ spécifique de la santé mentale et du handicap psychique, le travail ne se limite pas à l’application de protocoles : il repose sur la relation, sur l’écoute, sur la reconnaissance de l’autre dans sa singularité. Les professionnels — soignants, éducateurs, psychologues, infirmiers, médecins, intervenants sociaux — exercent dans des contextes souvent marqués par la souffrance psychique, l’isolement, ou la précarité. Le sens qu’ils donnent à leur travail se construit dans la rencontre, dans le lien, dans une éthique de la présence. Dans le pari qu’un lien, une parole, une présence peuvent faire différence.
Pour autant, ces métiers sont aujourd’hui confrontés à une tension croissante : celle d’un engagement fort mis à l’épreuve par des conditions d’exercice de plus en plus complexes. Le sens du travail, auquel ces professionnels sont profondément attachés, peut être mis à mal par des organisations contraignantes, une intensification des tâches, une standardisation des pratiques ou encore un sentiment de perte de repères dans l’accompagnement des personnes.
Ce sens peut s’éroder, voire se perdre, peut-être plus encore dans le champ de la santé mentale que dans d’autres disciplines, lorsque les conditions d’exercice ne permettent plus de déployer pleinement la dimension relationnelle et humaine du soin.

Cette crise du sens constitue aujourd’hui un risque réel, avec des conséquences sur la qualité du service rendu, mais aussi sur la santé psychique et l’engagement des professionnels eux-mêmes.

La 28e journée du CReHPsy propose un temps de réflexion et de partage autour de cette thématique. Il s’agit de mieux comprendre ce qui fait sens dans ces métiers, ce qui le soutient, ce qui le fragilise. À travers des témoignages, des échanges et des apports théoriques, cette journée vise à nourrir une réflexion collective sur les conditions d’un travail soutenable, porteur de sens, et respectueux à la fois des personnes accompagnées et de ceux qui les accompagnent.